Evidemment, le mot pompier(s), lui, est dérivé de pompe ! Attesté dès le XVIe siècle, il désignera d’abord le fabricant et réparateur de pompes (sens disparu). Puis, vers 1750, ce fut aux combattants du feu qu’il s’appliqua durablement. Mais, avec l’amélioration de la lutte contre les incendies dans les grandes villes, apparurent les termes de garde(s)-pompe(s), ou garde(s)-pompier(s) — le pluriel de garde, avec s, indique bien qu’il s’agit de la forme nominale (des gardes), et non verbale (garder).
Pourquoi donc, depuis plus de deux siècles, le nom composé sapeur-pompier ? Réponse avec le décret de Napoléon Ier, en date du 18 septembre 1811, instituant pour Paris un bataillon de sapeurs-pompiers, officiellement militarisé en 1821 (Il deviendra, au sein du Génie, régiment en 1867, puis brigade en 1967). Joan Deville, historien reconnu des « soldats du feu », a expliqué l’apparition de sapeur : « Les sapeurs-pompiers ne sapaient aucune fortification, mais, comme ils disposaient de haches, de pioches et autres outils, sans doute ont-ils été assimilés [d’emblée] aux hommes du Génie ; à moins qu’il ne s’agisse, sans plus, d’une idée de Napoléon […], pour bien les distinguer des anciens gardes-pompes ». Lesquels, c’est vrai, n’avaient plus la cote depuis leurs défaillances lors de l’incendie meurtrier, le 1er juillet 1810, de l’ambassade d’Autriche.
BL
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