J’ai déjà sauvé une vie. Certes, en lui cassant une ou deux
côtes au passage. Mais elle a survécu. Et pourtant, je ne suis ni
sapeur-pompier, ni médecin, ni étudiante en médecine ou en quelconque relation
avec cette science.
Pour être honnête, la personne sauvée était un mannequin, et
lui faire un massage thoracique faisait partie de mon examen final. Comme
75 000 personnes chaque année, j’ai en effet appris les premiers gestes de
secours avec les sapeurs-pompiers de France.
Une formation indispensable, qui devrait être
enseignée dans toutes les écoles. Certes, la loi de modernisation du 13 août
2004 dit que le citoyen est le premier maillon de la chaîne des secours, mais
encore faut-il savoir quoi faire ! Franchement, cela ne vous est jamais
arrivé de vous brûler en sortant un plat du four ? D’assister à la chute
-sans aucune grâce-de votre conjoint dans un superbe vol plané à partir
d’un escabeau ? De vous projeter, en 2 secondes, dans un scénario digne d’un
épisode d’ « Urgences » en voyant votre bébé s’étrangler ?
Moi si. Et à part respirer un grand coup ou paniquer (au choix), appeler le 18
selon le degré de gravité apparente, je me sentais démunie. Ajoutez à cela un
chiffre : 12 000. Soit le nombre de morts chaque année à cause d’un
accident domestique. Et là, vous vous retrouverez comme moi, à toquer
chez les sapeurs-pompiers pour apprendre le BA-BA des secours.
Pourquoi chez eux ? D’abord, je les avais vus faire une
session d’initiation dans un centre commercial proche, délivrant au passage des
conseils de préventions judicieux à l’approche des vacances.
Ensuite, parce qu’ils prennent en charge plus de 3 millions de personnes par
an. Donc côté gestes d’urgence, c’est une litote de dire qu’ils s’y
connaissent.
Pendant une dizaine d’heure, deux moniteurs sapeurs-pompiers nous donc appris à avoir le
bon réflexe pour sauver une vie. Le tout avec pédagogie, une pointe d’humour,
un regard attentif et correcteur sur
nos gestes d’apprenants, tout en transmettant des messages de prévention.
Au cours d’une pause, j’ai aussi découvert
qu’enseigner les premiers secours était sacrément sérieux. C’est tout un
système pyramidal : le grand public est formé par des moniteurs, eux-mêmes
formés par des instructeurs sapeurs-pompiers, eux-mêmes formés par une équipe
de « super instructeurs » : l’équipe pédagogique nationale de leur
Fédération, chargée de veiller en plus à leur formation continue. Parce que,
régulièrement, les formateurs sapeurs-pompiers se mettent à la page des avancées médicales, en suivant des
recyclages. Ajoutez à cela 91
unions départementales de sapeurs-pompiers agréées, via leur Fédération nationale,
qui organisent 8 500 sessions par an, un Observatoire national du
secourisme, deux ministères -Santé et Intérieur- et d’autres organismes enseignants et vous aurez une idée du monde qui se démène pour que le citoyen lambda que je suis puisse
participer, à sa mesure, à sauver des vies en attendant que les secours
arrivent.
En sortant, diplôme PSC1 en poche, j’ai téléchargé sur mon
Iphone l’application « Urgence !» recommandée par les
Sapeurs-pompiers. Histoire de réviser régulièrement.
En complément, les sapeurs-pompiers nous ont parlé de formations
spécifiques concernant les risques liés au travail et à son entreprise.
« Sauveteur secouriste au travail » : tout un programme
que suivent 16 000 personnes par an, formées par les sapeurs-pompiers. Une autre voie pour prévenir les risques
liés au travail. Je me suis déjà inscrite à la prochaine session.
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