1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

jeudi 17 mai 2012

[ LA BRÈVE ET RÉCENTE HISTOIRE DU SSSM ]


Il y a toujours eu des médecins parmi les sapeurs pompiers, essentiellement pour les prendre en charge lors de blessures en service. 
Dans la Rome Antique, parmi les 6000 « vigiles du Feu » ils étaient déjà 28. C’est surtout à partir des années 1960 avec l’apparition de cet énorme fléau qu’a été l’accidentologie routière que très rapidement les corps de sapeurs-pompiers ont demandé à des médecins de les rejoindre pour assurer une meilleure prise en charge des blessés de la route. 

C’est un chirurgien de Marseille, le Professeur Arnaud qui, après une expérience d’un accident grave vécu personnellement a, en France, publié le premier travail sur la prise en charge moderne des blessés de la route. Les plus anciens se souviennent de ses conférences lors des premières formations à la désincarcération organisées à Nainvilles les Roches au côté du Médecin Général Genot. Raisonnent encore ses phrases percutantes sur la cueillette en un bloc du blessé pour limiter le risque de lésions de la moelle épinière, sur la face du blessé véritable tableau de bord de son état clinique et surtout cette phrase qui expliquait bien l’état des secours des années 1950 : «  on relève un accidenté, on transporte un blessé et on hospitalise un mourant ». 

Parmi ces précurseurs de la médecine d’urgence des sapeurs-pompiers il faut bien sur parler des Dr Prim et Dufraisse, qui, dans le sud-est, ont donné les premières lettres de noblesse à la médecine pré-hospitalière des sapeurs-pompiers. 
Le médecin colonel Prim dans le Var a été l’un des premiers médecins professionnels chez les sapeurs-pompiers civils. Conseiller du Président Sibué, il a été l'une des chevilles ouvrières de notre service de santé. On lui doit le soutien sanitaire lors des feux de forêts, les formations à la médecine subaquatique pour une bonne prise en charge des accidents de plongée et les premiers travaux sur la toxicologie des fumées. Très vite des milliers de médecins généralistes ont intégré les corps de sapeurs-pompiers, apportant la main médicale à l’action de secours des sapeurs-pompiers.

En 1980 le premier congrès a été réuni à Angoulême, puis en 1982 c’est le Palais des papes à Avignon qui nous a accueilli, puis ce fut Amiens où pour la première fois le thème principal fut la médecine de catastrophe. En 1986, le congrès à Mulhouse a été le premier congrès international qui a rassemblé près d’un millier de participants et grâce au Médecin Colonel Zehnacker, nous y avons eu la visite de Charles Pasqua, alors ministre de l’intérieur, accompagné du directeur général de la santé. C’est lors de ce congrès que pour la première fois la question du stress post-traumatique a été à la fois traitée par le Professeur Larcan et le Médecin Général Croq.

A la BSPP ce sont les médecins généraux Noto et Julien qui ont développé le service de santé de la brigade et publié grâce au Dr Barriot et au Professeur Baud les premiers travaux sur l’importance de l’intoxication aux cyanures lors des fumées d’incendie et l’intérêt de l’hydroxocobalamine dès la prise en charge sur le terrain des intoxiqués.
Après les attentats à Paris dans les années 1985, Noto et Julien ont repensé la chaîne de secours médicale du plan orsec avec la déclinaison du plan rouge et la mise en place d’un PMA, le triage appliqué à la pratique civile et l’institution de la fonction de directeur des secours médicaux au côté du commandant des opérations de secours. Cette organisation est maintenant reprise internationalement.

Au fur et à mesure des années s’est constitué un véritable corpus de la médecine des sapeurs-pompiers autour des 3 axes : aptitude médicale, formation et intervention. Beaucoup ont porté à bout de bras notre service de santé. Parmi eux il faut mentionner les présidents de la commission santé fédérale Claude Gonzales et Jean-Yves Bassetti ; les conseillers santé du Directeur de la Sécurité Civile comme Joel David et Henri Julien. Ils ont tous mené des combats homériques pour instituer parfois contre tout le monde l’organisation des 3SM tels que nous les connaissons comme par exemple la position du médecin chef au côté du directeur dans les CASDIS ou la réforme des textes sur l’aptitude et le secourisme. Au plan international nous devons à la persévérance et au dynamisme du Médecin Colonel Thierry Prunet le concept de notre hôpital médico-chirurgical de la sécurité civile l’ESCRIM dont on ne compte plus les interventions sur tous les théâtres internationaux.

Après la loi de 1996 l’ensemble des SDIS et corps départementaux ont été organisés avec un 3SM de plus en plus professionnalisé.

Les pharmaciens ont intégré les SDIS dès les années 60, volontaires de proximité fournissant depuis leur officine les produits necessaires à l’activité de secours à personnes. Avec l’organisation des PUI, ils sont devenus les garants de notre logistique médicamenteuse, tant pour l’intervention courante que pour la catastrophe.

En 1977 fut engagé dans le service de santé du Haut-Rhin le premier vétérinaire sapeur-pompier. Très rapidement d’autres vétérinaires l’ont rejoint pour l’accompagnement des équipes cynophiles et la surveillance de la chaîne alimentaire et cette spécialité est maintenant partie intégrante de nos SSSM.

Les infirmiers nous rejoignent ensuite en nombre à partir des années 2000 et maintenant sont une force essentielle avec la protocolisation de leurs interventions.

Les psychologues sont aussi de plus en plus sollicité et il n’est pas de SDIS qui ne prend pas en compte le soutien psychologique de ses troupes.

Aujourd’hui, les services de santé des Sapeurs-Pompiers représentent une force répartie sur l’ensemble du territoire. Dans un contexte de diminution des ressources, ils offrent des réponses adaptées et pertinentes.

L’avenir reste à écrire : rénovation de la filière professionnelle, un volontariat ambitieux et une articulation raisonnables avec les autres partenanires du secours à personnes seront les clefs d’un service de santé de qualité

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