1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

mercredi 16 mai 2012

[ LE MANIFESTE DE 2007 SUR LE SAP ]


Le manifeste sur le secours à personne :  «  Un orage dans un ciel bleu ! »
Samedi 4 octobre 2007 au matin, l’ambiance est chaude dans la salle du Zénith de Clermont-Ferrand où plus de 1500 sapeurs-pompiers attendent M. Nicolas Sarkozy, le président de la République. Par l’intermédiaire de leur président le colonel Richard Vignon, ils vont lui remettre, dans quelques instants, le manifeste qu’ils préparent depuis des mois. Cet ouvrage procède du constat que malheureusement font quotidiennement les chefs d’agrée des VSAV (véhicule de secours et d’assistance aux victimes) sur la dégradation de secours d’urgence. Il a une ambition : réformer, avec la victime au centre de cette préoccupation.

En effet, depuis les années 60, les sapeurs-pompiers se sont impliqués dans le secours à victimes, sur la route mais aussi à domicile, pour toutes les urgences vitales. Il y eut bien des discussions, parfois orageuses, entre médecins urgentistes des hôpitaux et médecins des sapeurs-pompiers, des heures pénibles avec les ambulanciers pour le président André Sibué, des actions répréhensibles de certains syndicats de sapeurs-pompiers professionnels, mais cependant tout avançait dans une volonté des différents acteurs de progresser et d’améliorer la qualité des secours.

C’est au début du siècle que tout commença à se dérégler avec la fin de la permanence des soins, la fermeture d’hôpitaux forçant les pompiers à faire plus d’interventions tout en évacuant les victimes plus loin. Et puis  les SAMU, par le biais des sacro saintes régulations imposèrent leurs règles et façons de faire aux sapeurs-pompiers, en traitant, au détriment de la victime, leurs difficultés liées à leurs carences d’effectifs. Devant les cas tragiques de victimes mortes sans secours ou de celles soumises à des souffrances inutiles, qui s’accumulaient, les sapeurs-pompiers qui se sentaient  déconsidérés  dans leur rôle réagirent en rédigeant ce manifeste.

Le président de la République, décida à la suite de la parution de ce manifeste qualifié « d’orage dans un ciel bleu » par un membre éminent des médecins urgentistes, de réunir dans une commission quadripartite, toutes les parties prenantes de la Santé et de l’Intérieur.  Là encore, les talents de négociateur du président Richard Vignon firent merveille, puisque 28 des 29 propositions du manifeste furent reprises par l’arrêté interministériel du 24 avril 2009. Les avancées de ces travaux furent salués par tous, y compris par nos adversaires de la veille, venus en rangs nombreux expliquer le bien fondé de ce texte au congrès de Rennes. 

Désormais, les réponses au 18 et au 15 doivent être les mêmes, des départs réflexes sont instaurés, la proximité et la rapidité du secours priment sur la technique, le chef d’agrès est compétent pour demander des renforts urgents sans avoir besoin de passer un bilan,  les médecins et infirmiers du SSSM ont même compétence que ceux provenant de l’hôpital. C’est dans ce texte enfin que se trouve le principe de la réponse graduée qui permet à un infirmier sapeur-pompier d’exercer un certain nombre de gestes paramédicaux d’urgence, sous réserve d’un accord permanent protocolé. 

Elle est tout entière dans cette dernière phrase, une authentique  révolution du secours à victimes que venaient de faire les sapeurs-pompiers : le dogme du médecin omnipotent, omni présent était aboli, parce que l’effondrement de la démographie médicale ne le permettait plus. Il était suppléé par un « paramédic » intervenant sans médecin dans tous les nombreux cas où sa compétence suffisait qui était l’infirmier de sapeur-pompier !

Quant à l’été 2011 les urgentistes se mirent à vouloir brimer les infirmiers de sapeurs-pompiers, c’était parce qu’ils s’étaient rendus compte de la fin de leur dogme auquel ils tenaient tant. Pour les victimes, une fois de plus les sapeurs-pompiers avaient été pragmatiques ! modernes !

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