1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

mardi 15 mai 2012

[ LE SECOURS AUX ASPHYXIÉS ]



Le mot asphyxie, attesté en 1740 — du grec a (préfixe privatif) et sphuxis, « pouls » —, désigna d’abord, conformément à son étymologie, « la mort par arrêt des battements du cœur » ; puis, à partir de 1880, un « état pathologique déterminé par le ralentissement ou l’arrêt de la respiration » (Grand Robert).

De 1900 aux années 1960, l’asphyxie demeura la deuxième cause d’intervention des sapeurs-pompiers français, après les incendies. Les seuls à « traiter » — sur place —les noyés, les électrisés, les intoxiqués, etc. Leurs moyens : d’abord, des techniques purement manuelles (méthodes de Schäfer, de Nielsen, de Sylvester, etc.), puis mécaniques (brancard d’Eve, bretelle de Chauveau, appareils de Cot, de Panis, etc.) ; ensuite, avec carbogène puis oxygène, à l’aide d’inhalateurs et d’insufflateurs. Qui se souvient du célèbre Guide du secouriste spécialisé dans les soins aux asphyxiés du médecin général Cot (du Régiment de Paris) ? Ou même de l’oxyranimateur (pression/dépression) de Commeinhes, porté au pinacle entre 1965 et 1975, puis abandonné au profit de simples ballons adaptés (du type Laerdal) ? 

La seule assistance médicale, en ces époques, reposait sur une présence possible, souvent peu adaptée, d’un médecin « de ville » appelé en urgence par le centre de secours. C’était le temps de la phlébotomie (saignée au pli du coude) et des héroïques injections intracardiaques (en fait, rarement pratiquées). 

Longtemps « nos » appareils eurent leur place dans les fourgons d’incendie, avant la mise en service progressive, dès 1940, de « voitures de secours aux asphyxiés ». Avec l’extension de l’activité secouriste des années 1970 (secours routier notamment), on en arriva aux VSAB (véhicules de secours aux asphyxiés et blessés), équipés de bouteilles fixes d’oxygène, d’une valise de ranimation, puis de la fameuse valise électro-secours, auparavant disposée dans un coffre de fourgon. 

Le sigle VSAB, pour mieux correspondre à la variété des interventions, devint, avec la norme de 2001, VSAV (véhicule de secours et d’assistance aux victimes). Et le mot asphyxie, toujours médicalement exact, est, lui, plus ou moins passé aux oubliettes : on l’englobe désormais dans la catégorie des « détresses vitales », prises en charge, entre les lieux d’intervention et un centre hospitalier, par une unité médicalisée mobile (Samu ou Pompiers).

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