En toute rigueur étymologique, brancard, attesté en français vers 1535, venu du normand branque (branche), désigne seulement l’un des bras (aujourd’hui appelé hampe, de l’anglais handle) du brancard.
C’est donc par extension qu’il en est venu à désigner ce matériel lui-même, destiné au transport de blessés ou de malades, et qui comprend donc deux « branches ». Au fait, pour un premier secours improvisé, loin de tout, n’enseigne-t-on pas la confection d’un brancard avec deux branches d’arbre enfilées dans les manches ramenées à l’intérieur de vêtements solides et fermés, servant de toile ?
Pourquoi
brancard s’imposa-t-il, jusqu’à
prendre le dessus sur civière, pourtant installé bien avant lui en français
(1250) ? Sans doute parce qu’il donna trois dérivés : brancardier (en 1600), brancarder (1877), brancardage (1900), alors
que civière, « peut-être
issu, disent les dictionnaires, du latin populaire cibaria » (qui signifiait « sac à
provisions »…), est resté stérile. Au XVIIe siècle, il fut même
employé dans des contextes peu valorisants. Ainsi alla-t-on jusqu’à en faire un
« brancard pour le transport du fumier » !
Revanche désormais pour civière
médiatiquement,
il semble que ce substantif fasse plus distingué que brancard, surtout pour s’appliquer au moderne ensemble litière et dispositif roulant (chariot) à plusieurs positions. (Les plus anciens
d’entre nous se souviendront du temps où il fallait toujours brancarder à bras,
jusqu’à hisser les victimes dans les VSAB.)
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