1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

mercredi 27 juin 2012

[ LE SAUVETAGE CÔTIER ]



Le 17 mars 1979, sur la presqu’île de Quiberon, nombre de touristes admirent le spectacle de la mer agitée, venant se briser sur les rochers. Et puis l’accident survient : un jeune homme est happé par l’une des lames de fond. Chanceux, il n’est pas assommé par la violence de la lame et, loin d’être précipité sur les rochers, il se retrouve éloigné du rivage. En lui portant secours, André Robet, gendarme, et Michel Pohin, sauveteur-plongeur du corps des sapeurs-pompiers de Quiberon, perdent la vie, en dépit de leur expérience. Le jeune homme est, quant à lui, sauvé, hélitreuillé par l’hélicoptère de la Sécurité Civile.


Profondément choqués par ce drame, les sapeurs-pompiers du Morbihan décident de mener une réflexion autour du sauvetage côtier et de former, dans leurs rangs, des sauveteurs aptes à intervenir sur le littoral par gros temps, lorsque les moyens lourds se révèlent impuissants face aux éléments ou à la topographie du site. Sous l’égide de Jean Mouton et de Pierre Tatard, se met en place une formation spécifique, différente de celle des plongeurs et des maîtres-nageurs. 

Initialement destinée aux SPV des corps littoraux  celle-ci se décline en deux niveaux, équipier et chef de bord, d’abord à titre expérimental. Ainsi, en mai 1983 le premier stage de sauveteur côtier chef de bord se déroule à Belle-Ile-en-Mer. 
Une dynamique qui conduit  le département  du Morbihan à organiser trois ans plus tard, en mai 1986, le premier stage, national cette fois, validé par la DDSC. Un groupe de travail est chargé d’intégrer les retours d’expérience, dès novembre. Réuni à Quiberon, il définit les conditions d’aptitude et le contenu de la formation. 
Au programme, de la théorie bien sûr, concernant la météo, la navigation…, mais surtout de la pratique avec le sauvetage à la roche, le pilotage sur hauts fonds, le redressement après chavirage, l’abord de plage, les sauts de falaise et d’hélicoptère, le sauvetage au filin, l’apnée, la récupération de victime dans le ressac, le franchissement des rouleaux, le palmage, encore et encore… 
Un travail intense, dont s’inspire la circulaire du 3 mars 1987 « relative à la formation des sapeurs-pompiers au sauvetage côtier ». En 1993, on assiste à la naissance du référentiel emploi/formation spécialité sauveteur côtier. Les stagiaires viennent dès lors d’autres départements – voire d’autres pays – pour suivre cette formation, à laquelle est intégré, dès l’origine, un service santé.

L’expérience initiatrice du Morbihan entraîne un mouvement dans le département voisin du Finistère. En effet, en 1998, le Finistère ne compte qu’une cinquantaine de chefs de bord pour 800 kilomètres de côtes ; plus d’un tiers des 28 centres d’incendie et de secours dotés de BLS ne disposent pas de « patron » d’embarcation et les places morbihannaises sont trop peu nombreuses. 
Une formation de type SAV 1 (nageur sauveteur aquatique) est par conséquent organisée à Châteaulin, une autre de niveau 2 (sauveteur côtier) à Douarnenez – aujourd’hui transférée à Loctudy. Quant à la formation de chef de bord (SAV 3), de niveau national, elle est mise en place sur la presqu’île de Crozon, à Camaret sur Mer, site retenu pour le soutien logistique du CS, dirigé par la Capitaine Le Mérour et son adjoint, le Lieutenant José Davaic. 

Le 29 mars 1999, le premier stage y est initié. Résultat : à ce jour, le site peut s’enorgueillir de 25 séances de formation dispensées à 340 sapeurs dont 138 du Finistère. Adoption de nouveaux  équipements (casque de protection faciale, bouée-tube, palmes courtes…), progrès techniques sur les matériels (embarcations et moteurs), modifications dans les procédures de manœuvres : ces dix ans d’expérience ont sensiblement amélioré la sécurité des personnels et la qualité opérationnelle. En 2008, 387 interventions ont été effectuées par les sauveteurs côtiers, soit plus d’une par jour, en moyenne.

Gilbert Gire, Marie-Thérèsede Kergariou, Maud Vaillant

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