1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

lundi 11 juin 2012

[ PETITE HISTOIRE DU MOT SECOURISTE ]



Ce dérivé de secourir (du verbe latin succurrere, « courir vers ») fut attesté dès 1836 dans son sens actuel : « Personne apte à porter secours à des victimes d’accident ». Mais il avait tiré son origine, vers 1740, d’une bien étrange histoire parisienne. 
Figurez-vous que sévissait alors dans la capitale une sorte de secte connue sous le nom de « convulsionnaires de Saint-Médard », le cimetière de l’église Saint-Médard, précisément, où avait été inhumé le diacre François de Pâris. Sur sa tombe, nombre de prétendus miracles s’étaient produits, qui donnèrent lieu à des crises de dévotion se manifestant chez les fidèles par des transes et des convulsions généralisées.

Or, voilà qu’à la longue ces convulsionnaires et leur entourage se mirent à réclamer à cor et à cri des soulagements — des « secours » ! — à même de les délivrer de leurs souffrances mystico-religieuses. D’où l’intervention de personnes « expérimentées en sagesse » et qu’on nomma tout naturellement « des secouristes », parce qu’elles apportaient « les secours de la vraie religion ». Leur matériel préféré : des gourdins pour frapper et des crochets pour lacérer. Ainsi revenait, semble-t-il, la tranquillité de l’âme et du corps (!!!). 

On peut lire dans les Souvenirs de la marquise de Créquy (1710-1802), recueillis par le mémorialiste Courchamps : « [le secouriste] s'est mis à lui porter secours à grands coups de souliers ferrés, de telle sorte qu'elle en jurait entre ses dents, cette convulsionnaire. » 

Assurément, les secouristes d’aujourd’hui nous paraissent plus désirables.

BL

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire