Ce dérivé de secourir (du verbe latin succurrere, « courir vers ») fut attesté dès 1836 dans son sens actuel : « Personne apte à porter secours à des victimes d’accident ». Mais il avait tiré son origine, vers 1740, d’une bien étrange histoire parisienne.
Or, voilà qu’à la longue ces convulsionnaires et leur entourage se mirent à réclamer à cor et à cri des soulagements — des « secours » ! — à même de les délivrer de leurs souffrances mystico-religieuses. D’où l’intervention de personnes « expérimentées en sagesse » et qu’on nomma tout naturellement « des secouristes », parce qu’elles apportaient « les secours de la vraie religion ». Leur matériel préféré : des gourdins pour frapper et des crochets pour lacérer. Ainsi revenait, semble-t-il, la tranquillité de l’âme et du corps (!!!).
On peut lire dans les Souvenirs de la marquise de Créquy (1710-1802), recueillis par le mémorialiste Courchamps : « [le secouriste] s'est mis à lui porter secours à grands coups de souliers ferrés, de telle sorte qu'elle en jurait entre ses dents, cette convulsionnaire. »
Assurément, les secouristes d’aujourd’hui nous paraissent plus désirables.
BL
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