1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

mardi 12 juin 2012

[ UNION NATIONALE ET FÉDÉRATION : LA FUSION ]



Fusion de la Fédération avec l’Union Nationale : une page oubliée mais combien de traces !

En 1881, la volonté des fondateurs de la Fédération fut de réunir tous les officiers et les sous-officiers de sapeurs-pompiers de France et d’Algérie.  A la sortie de presque 70 ans de monarchie et d’empire, de suffrage censitaire,  avec les débuts d’une  République bourgeoise, le maintien de la possibilité de payer un remplaçant pour le service militaire quand on tirait un mauvais numéro,  était ancrée l’idée que la société était dirigée par une élite aristocratique ou bourgeoise.  Les pompiers n’échappaient pas à cette organisation sociétale. On choisissait les officiers et les sous-officiers parmi les membres de la classe dirigeante. Aussi  était-il naturel que seuls se fédérassent les officiers et sous-officiers. De surcroît, la Fédération regroupait des personnes physiques et non pas les Unions départementales ou régionales qui se constituaient (on parlait de sous-Fédérations).
Mais avec la République, la démocratisation est en cours. Le 1er juillet 1901, la loi sur les associations est votée. Et ce qui devait arriver arriva, une Union Nationale des Sapeurs-Pompiers français  se constitua en regroupant les Unions départementales et tous les pompiers qui  adhéraient à celles-ci. La Fédération réagit immédiatement en acceptant elle aussi tous les sapeurs-pompiers, quel que soit leur grade. Le 11 Novembre 1901 elle devint la Fédération des Sapeurs-Pompiers français. Mais il était trop tard, il y avait bien deux associations avec des buts quasiment similaires.

Dès l’année suivante, il y eut des rapprochements entre les dirigeants des deux associations. En 1903 aussi, mais en vain. En 1907, les deux associations comprenaient chacune 45 000 adhérents ! La vanité de la situation apparut à leurs dirigeants. Le commandant Gouzé de Nantes n’accepta la présidence de l’Union Nationale qu’à condition qu’elle fusionnât avec la Fédération. En effet, la création du Conseil Supérieur des Sapeurs-Pompiers, organisme d’état semblait mettre tout le monde d’accord en devenant un organisme qui s’imposait à tous et où tous pouvaient être représentés.

La Fédération  se trouvait ravalée à un rôle second. Cependant, elle se trouvait forte de 90 000 membres, avec deux modes d’adhésion : les membres actifs qui adhéraient individuellement et les membres affiliés qui adhéraient à travers leur Union départementale. Ce n’est qu’en 1971, que disparut cette distinction… dans les statuts pour le moins. Cependant, très rapidement, la Fédération sut aussi trouver dans ses origines la raison de représenter, seule, les sapeurs-pompiers de France, leur Universalité, et d’être le seul organisme à pouvoir s’exprimer en  leur nom, de pouvoir  participer, en leur nom,  à l’universalisme de la République. Qui se souvient aujourd’hui  du Conseil Supérieur des Sapeurs-pompiers, autrement que comme un « machin » comme disait Charles De Gaulle ?

En revanche, en dépit de l’évolution de la société et de la vie interne de notre Fédération, en dépit de sa volonté de construire quotidiennement ce faisceau fraternel qui unit désormais tous les sapeurs-pompiers de France, il faut bien avouer que le sentiment d’appartenance des officiers, notamment supérieurs, à l’élite dirigeante fédérale, ne se démentit pas. Les désignations des dirigeants fédéraux obéissaient à un mode de cooptation préalable à tout vote y compris jusqu’à l’élection du colonel Bernard Janvier comme président en 1989. C’est ce dernier, en grand visionnaire,  qui mit fin à la « Fédération des colonels » en faisant  voter des  statuts authentiquement démocratiques avec  des électeurs, des grands électeurs qui élisent les membres du conseil d’administration et le président.

Daniel Ory fut le premier président élu directement. Il pouvait parler, en tant que leur pair, au nom des 250 000 pompiers de France !

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