1882-2012 : 130 ans aux côtés des sapeurs-pompiers !

A l'occasion de ses 130 années d'existence, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vous invite à (re)découvrir les concepts et moments clés qui l'ont façonnée, et font d'elle aujourd'hui encore le socle toujours plus vivant pour tous les sapeurs-pompiers. Chaque jour de la semaine, un fait marquant de son histoire vous est proposé.

lundi 16 juillet 2012

[LES SECOURS À LA FRANÇAISE]


Des secours universels et équitables

On ne le répètera jamais assez, la création des Fédérations en 1789, de la garde nationale en 1790 dans laquelle seront inclus les pompiers et la loi du 16 au 24 août 1790 auront déterminé l’originalité  du modèle français des secours . Ceux-ci émanent des citoyens qui agissent « au nom des leurs pour les leurs ».Ils souscrivent un engagement-citoyen et  constituent la Nation immanente qui librement s’organise socialement.

Ces citoyens vont en agissant tracer les valeurs de la Nation : le don de soi, l’abnégation au sein d’une équipe, le principe de la modernité qui vit grâce au progrès technique et au pragmatisme d’adaptation à l’évolution sociétale, mis au service de l’Homme, d’un autre citoyen  en détresse, qui attend tout des autres : une présence, un réconfort, un secours et parfois un ultime regard.

Cette relation entre ceux qui se donnent totalement à l’autre et l’autre qui, en toute confiance, attend tout de ceux-là, fait évidemment partie du domaine de l’immesurable et repose par nature même sur la gratuité. Elle appartient totalement au domaine de l’humanisme et s’exerce à l’égard de tous, quelles que soient les origines, l’histoire et les causes de la situation dans laquelle on est. Ce peut être un voisin terrestre lointain. Ce peut être même un ennemi. Elle est là l’Universalité de l’action de notre Nation, l’Universalité de l’engagement des sapeurs-pompiers : la  même générosité quelle que soit la victime dans quelque endroit qu’elle se trouve. Les secours répondent à la loi immanente de la Nation qui peut même ravaler les lois de la République à un rôle second. Ainsi l’article L 622-1 du code pénal qui peut aller jusqu’à punir de 5 ans d’emprisonnement et de 30 000€ d’amende tout justiciable convaincu d’avoir aidé une personne en situation irrégulière , est inappliqué quand il s’agit de secours : les pompiers secourent bien les victimes sans leur demander leur carte de séjour et éteignent bien les incendies qui atteignent des villages illégaux où vivent des personnes en situation irrégulière.

Et l’équité ? Elle aussi provient de la nature des secours émanant des forces vives de la Nation. La République répond aux nécessités de sécurité des concitoyens de deux façons : la première est de passer une commande à l’Etat pour qu’il organise un service pour les concitoyens. C’est l’exemple de la police et de la gendarmerie. Mais les services d’Etat sont, bien entendu, aux ordres du pouvoir. Tous les jours on peut constater que le riche et le puissant est souvent mieux protégé et moins réprimé que l’indigent et le faible.  La seconde est de reconnaître les services que la Nation, au nom de la République rend aux siens. Les pompiers agissent en pleine responsabilité. Le secours est distribué selon une seule priorité : l’ordre d’arrivée de la demande au centre de traitement de l’alerte, la quantité, la technicité, l’armement des véhicules acheminés sont identiques et sont déterminés par des départs-types. Les pompiers agissent en pleine responsabilité et s’ils n’ont plus (et encore !) la libre détermination de porter secours ou pas en fonction de la nature de la demande, ils n’en demeurent pas moins leurs propres chefs sur le terrain et personne ne conteste d’ailleurs l’autonomie et la liberté de leur action. L’équité de la distribution des secours repose sur ces principes simples.

Dans un système de complémentarité entre sapeurs-pompiers volontaires et professionnels qui est la base du modèle français des secours, l’engagé-citoyen et le fonctionnaire public territorial constituent les garants de l’Universalité et de l’Equité des secours. Mais les sapeurs-pompiers volontaires parce qu’ils prennent librement leur engagement et peuvent le reprendre si les conditions de l’exercice ne leur convient plus constituent indubitablement, et justement en raison de cette liberté, le noyau dur de cette garantie !

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