Ah la Sainte Barbe ! Qui ne
connait pas la Sainte Barbe …pompiers
comme non initiés, tout le monde a déjà entendu parler de la Sainte Barbe. Le 4 décembre,
c’est la fête chez les pompiers. C’est un véritable temps fort de l’année, le
moment où l’on se retrouve, non pas pour décaler, mais simplement pour partager
un bon repas dans une ambiance de franche camaraderie.
Originaire d’Orient au milieu du
IIIe siècle, Barbara est la fille unique de Dioscore. Elle est d’une grande
beauté, elle reçoit beaucoup de demandes en mariage de puissants seigneurs mais
elle refuse de se marier. Son père l’enferme alors dans une tour d’un grand
luxe, où elle vivra à l’écart des hommes. Pendant l’absence de son père,
convoqué par l’Empereur, le Christ se révèle à elle. Elle se convertit au
Christianisme. Sa conversion est matérialisée par la troisième fenêtre qu’elle
fait percer dans la tour, symbolisant la Trinité.
La colère de son père sera terrible. Il brandit son épée et
la poursuit dans la ville. Elle arrive à se cacher mais un berger la dénonce.
Il la saisit par les cheveux, la traîne jusqu’à la ville et l’enferme dans un
donjon. Le lendemain, il la conduit devant le juge Marcien. Elle refuse
d’abjurer la religion chrétienne. Le juge la condamne aux pires tortures sous
le regard de son père. On lui arrache les seins avec des peignes de fer, la
brûle avec des lames rougies puis elle est fouettée. Mais, par la grâce de
Dieu, elle ne ressent pas la douleur. Enfin, elle est promenée nue à travers le
pays, tirée par un cheval. Elle implore Dieu et un ange vient cacher sa nudité.
Elle refuse toujours d’abjurer alors son père la décapite. Aussitôt, il est
frappé par la foudre et réduit en poussière.
La richesse des légendes
entourant le martyre de Sainte Barbe a suscité diverses croyances et pratiques
: les mineurs d’abord mais aussi les artificiers, les salpêtriers, les
fondeurs, les couleuvriers, les arquebusiers et bien sûr les pompiers se sont
mis sous sa protection. Tous les métiers en rapport avec la foudre et le feu se
tournent vers celle-ci mais aussi les fourreurs, les pelletiers et les
chapeliers ! Et bien d’autres encore ayant un lien plus ou moins lointain
avec la légende de la Sainte Patronne.
Saint Barbe protège de la
« mâle-mort » c'est-à-dire la mort sans avoir reçu les derniers
sacrements, ce qui interdisait aux fidèles d’être enterrés en chrétiens au Moyen-âge.
Ainsi, les patronages de Sainte
Barbe les plus connus furent ceux des mineurs, des canonniers et des pompiers.
Elle fut surnommée « la
Sainte du feu ».
La fête de la Sainte Barbe chez les
pompiers se généralise sous la Troisième
République : cérémonie religieuse, banquet et bal étaient
de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus
gargantuesques. La fête peut être à l’initiative de la municipalité ou bien des
pompiers eux-mêmes.
Aujourd’hui, tous les corps ne fêtent
pas la Sainte Barbe. Certains ont
conservé seulement la dimension conviviale en organisant un repas entre les
membres du corps. Pourtant « faire Sainte Barbe » est souvent un
moment privilégié pour réaffirmer la cohésion du groupe, rendre hommage aux
disparus. Ensuite, c’est la famille sapeurs-pompiers qui se réunit et partage un
moment amical...qui peut conduire parfois jusqu’au petit matin ! Alors vive
Sainte Barbe !
ASB
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