Dès 1860, les concours de pompes
entrent dans les mœurs. Le premier concours d’envergure nationale, à notre
connaissance, aurait eu lieu le 8 octobre 1854 à Melun. Avec l’autorisation du
préfet et de la municipalité, il rassemble deux cent trois hommes appartenant à
vingt et une subdivisions de l’arrondissement pour les faire manœuvrer en
commun. Des officiers du Bataillon de sapeurs-pompiers de Paris constituent
alors le jury. Il y aurait eu environ 700 sapeurs qui se seraient déplacer afin
d’en être spectateurs.
Depuis, les concours de pompes
se développent et connaissent un vif
succès dans toute la France. Ils créent une émulation au sein de la communauté des
sapeurs-pompiers : les sapeurs-pompiers se rassemblent, se rencontrent et
se confrontent amicalement. C’est l’occasion de montrer le bon entrainement du
corps, l’amélioration des techniques, le développement des compétences et le
zèle des participants. En 1878, Alfred Latour (futur Président de la Fédération ) avait déjà
noté l’ampleur du phénomène et l’importance de ces concours dans son étude
intitulée Quelques idées sur
l’organisation des sapeurs-pompiers en province.
Dès sa création, en 1882, la Fédération a conscience
du rôle fédérateur des concours. En effet, les concours contribuent à l’uniformisation
des sapeurs-pompiers de France en passant par le matériel et
l’habillement : l’uniforme doit être
propre et l’ensemble régulier. La Fédération va promouvoir les concours de pompes et de
manœuvres. Pour cela, un seul moyen d’y parvenir : établir une
réglementation nationale par la publication d’un manuel utilisé par tous. Ce sera
les manuels des concours de
l’Encyclopédie Roret. Ils apparaissent à la fin des années 1890. Avant ces
premiers manuels spécifiques aux concours de 1897, c’est le manuel complet du sapeur-pompier de
l’encyclopédie Roret qui fait référence. Ensuite, la Fédération publiera en
1926 et en 1948, les manuels des concours
et d’instruction. C’est le socle indéniable de l’organisation des concours.
Ainsi, ils sont désormais organisés sous la direction de la Fédération. Ils
comportent alors un examen sur la théorie pour les officiers et sous-officiers
d’après ces manuels, des questions de stratégie selon le thème de manœuvres, la
revue, un défilé et les manœuvres. On est bien loin des premiers concours qui
se résumaient à la manœuvre de la pompe…D’ailleurs, on se rappelle du concours
organisé à Vincennes lors de la fête des 100 000 qui fut mémorable.
Les concours de pompes, relayés
par les unions départementales, sont un maillon essentiel de la Fédération car
l’adhésion au concours implique l’acceptation en entier des règlements,
instructions et programme de la Fédération.
Seuls les insignes fédéraux ou des unions départementales
sont tolérés.
Ils suivent les évolutions de
leur temps comme en 1895 où l’on voit apparaître une manœuvre d’ambulance dans
les concours, grâce à l’action du Major Le Page.
Pour finir, il faut noter la
dimension festive des concours. On remet des récompenses individuelles et
collectives : objets d’art, primes en espèces…La journée peut se terminer
par un banquet ou/et un bal avec les personnalités locales. Ce qui vaudra aux
concours d’ardentes critiques de certains qui accusent les « farceurs-pompiers » de refuser d’aller au feu parce qu’ils
partent comme juré à un concours »
selon Yvan Hitzemann en 1912. Face à ses accusations de légèreté, la Fédération défendra
toujours la crédibilité des sapeurs-pompiers et le sérieux de l’organisation.
Par exemple, elle supprime la revue des concours en 1925 estimant que les
engins d’extinction quels qu’ils soient ne devraient jamais sortir de leurs
villes ou communes respectives […], mettant en avant, au passage, le rôle
fondamental de l’Inspecteur départemental.
Le concours national est toujours
couplé de la fête fédérale, le dernier eut lieu à Mande-la-Belle en 1962.
Aujourd’hui, les Jeunes Sapeurs-Pompiers ont pris la relève par leur concours
de manœuvres et on note que le parcours sportif découle aussi de cette
tradition. D’autres concours, notamment européens, existent encore, comme celui
qui sera organisé par Altkirch en 2013.
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